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Folle épopée familiale!

Nous avons inauguré notre année sabbatique par une voyage hors du commun : 6 familles dont 21 enfants pour un périple tant intérieur qu’extérieur.

Personne n’avait imaginé ce voyage, il s’est construit au hasard des rencontres et des amitiés en Suisse, puis sur le fil des découvertes rwandaises et des amis du foyer de charité de Remera Ruhondo.

Après quelques repérages avec les Rouvinez, Fredéric et moi-même prenons le chemin de l’aéroport de Kigali pour accueillir les autres familles, tandis que nos épouses et nos enfants remontent de Kibuye jusqu’à Musanze puis Ruhondo.

Les 3h30 de bus public ont passé comme une récréation. Peut-être grâce au macadam, ou peut-être était-ce la discussion intense ? Nous finissons par retrouver nos amis, mais malheureusement, un tiers des bagages est resté à Bruxelles ! Le temps de s’acquitter des modalités administratives et de quitter l’aéroport, nous avions trois heures de retard. Quelle surprise en arrivant au foyer, à 2h du matin : toute la communauté nous avait attendu et un repas copieux attendait les voyageurs.

11 valises manquantes. Premier défi, première confrontation à la générosité rwandaise. Jacqueline, une amie d’une amie va faire des tours de main pour nous les récupérer deux jours plus tard et nous les faire acheminer jusqu’au foyer. Rien n’arrive par hasard, nous avons profité de cet incident pour réfléchir à notre matérialisme européen.

Au lever du soleil, nos amis découvrent le pays des mille collines, le lac Ruhondo et devinent les volcans sous la brume. Ils commencent déjà à mieux comprendre notre projet.

Les enfants sont comme à la maison, ils crapahutent dans le domaine, traversent la cuisine en dérobant quelques biscuits, construisent une cabane dans les bois… Mise à part les disputes ponctuelles autour de la propriété au sujet de tel bâton ou tel caillou trouvé, nous ne les apercevons pas. Capucine, dite Cap’cine ici, la cadette du groupe du haut de ces 1 an fêté sous l’équateur, affectionne tous les bras de la communauté. On la trouve tantôt dans les bras de Médiatrice, tantôt sur le dos de Christine ou celui de Gaudance, et elle en redemande !

Aurea et Zizlaw (dit « Zissoif ») nous ont organisé une session de formation humaine intégrale pour couple. Chaque jour au foyer, après avoir laissé nos enfants entre de bonnes mains, nous nous retrouvons à la salle de conférence. La session commence tranquillement, au rythme rwandais. « Comment vous sentez-vous ? Non, plus précisément, décrivez ? Que dit votre corps ? Que disent vos sentiments ? » ... La mise en route sur la prise en charge de notre corps ne laissait pas présager un tel voyage intérieur. Chacun partage son expérience avec beaucoup de simplicité, nous suivons les étapes des relectures d’expérience puis nous dessinons progressivement les contours théoriques. Les découvertes sont motivantes et malgré l’altérité au sein du groupe, personne ne manque d’enthousiasme. Nous en voulons toujours davantage, mais il faut aussi prendre les pauses ! On nous apprend à vivre de vrais moments de dépense et de vrais moments de détente… A première vue nous trouvons la consigne ridicule, mais ad experimentum nous réalisons que ce n’était pas la consigne, mais notre incompétence en la matière qui était ridicule.

Un biscuit, un café et nous nous y replongeons.

Seul regret, le temps passe trop vite, chacun s’emploie à mettre en place des moyens qui changeront la donne au retour en Suisse et qui sait, peut-être un moyen de poursuivre le travail amorcé.

De notre côté, nous mesurons, à chaque étape de la formation, notre privilège de prendre un an pour nous mettre à cette école.

Le séjour est ponctué de quelques expéditions inoubliables dont une marche sur les îles du lac Ruhondo. A l’approche du bateau, les enfants dévalent les pentes des champs pour venir chanter et danser. Leur accueil est très touchant. Le chef du village nous accompagne pour la traversée de l’île. Avant l’embarquement, nous avons droit à un nouveau festival. Nous nous décidons à chanter aussi pour eux. Avant de partir, nous leur disons que nous sommes ici pour nous mettre à l’école de leur peuple et de la force de leur résilience depuis le drame de 1994. Nous voyons alors beaucoup d’émotions sur leur visage, et leurs mains monter sur leur cœur.

Ascension du volcan Bisoke pour certains, match de foot géant avec les enfants de la campagne pour d’autres, ou encore traque des gorilles, les découvertes ne manquent pas.

Après une dizaine de jours, nous partons chez les sœurs de Rukara à l’est du pays. Nous nous y rendons pour être le plus tôt possible à l’entrée du parc national de l’Akaghera pour une journée safari. La jeep offre une journée de massage africain sur les pistes, mais les enfants (petits et grands !) sont ravis de découvrir tant d’animaux sauvages dans leur milieu naturel.

Après une longue route nous trouvons même des éléphants prenant leur bain.

L’animal le plus convoité de nos filles, la girafe, reste toutefois introuvable ! Dernier vallon, dernier espoir, mais non toujours rien. Nous nous arrêtons pour le goûter. Entre deux biscuits, l’un d’entre nous aperçoit au loin, grâce aux jumelles, le majestueux animal. Impossible de bien l’observer.

Nos chauffeurs nous font embarquer, les jeeps repartent à vive allure. Ils prennent une toute autre direction, nous font passer par une petite piste pour rejoindre une colline et prendre de flan les animaux. Nous tombons nez à nez sur nos deux girafes. Les enfants sont ravis, les parents tout autant.

A ces aventures s’ajoutent le « congo nile trail » que nous avons traversé essentiellement en bateau. 6 jours d’immersion rwandaise, parcourant les îles du lac Kivu. Nous nous laissons guider par nos heureuses rencontres. Nous comprenons très vite la vérité du proverbe « vous en Suisse vous avez les montres, nous en Afrique, nous avons le temps ». Bien que nous essayions de planifier au mieux nos journées, impossible de tenir un timing. Par contre, le rwandais trouve toujours une solution et te conduira d’une manière ou d’une autre à bon port. Nous avons par exemple débarqué un jour au fond d’une crique, la carte nous indiquait notre logement à 20 minutes de marche au sud. Mais en parlant avec les locaux, nous avons réalisé qu’il fallait aller sur l’autre colline au nord et qu’il nous faudrait sans doute deux heures de marche. Nous étions au milieu de nulle part sur le bord d’une route. En moins de 45 minutes nous étions tous embarqués pour notre destination, 21 enfants et 14 adultes. Taxi, taxi-moto, pick-up de nos hôtes, une organisation spontanée s’est mise en place avec un cortège de moyens de transport étonnants !

De retour au foyer, nous vivons une dernière journée de formation. Une magnifique veillée couronne le samedi. Le dimanche, le foyer nous proposer de renouveler nos promesses de mariage. Chacun a préparé personnellement ses consentements. L’émotion est vive. La joie des enfants est très grande. Nous organisons un verre de l’amitié bien valaisan pour la sortie de la messe et préparons de röstis pour le dîner.

Nous nous quittons avec le cœur rempli. Qui aurait cru qu’un voyage de six familles avec vingt-et-un enfants d’un à onze an soit possible, mais surtout soit aussi riche. Le Rwanda nous a enrichi de sa culture, de son sens du partage, de son histoire, de sa simplicité. Le foyer nous a introduit à la formation humaine intégrale, mais aussi à la fraternité humaine. Le groupe nous a permis de vivre de magnifiques amitiés. Une seule préoccupation au moment de partir : comment faire fructifier un tel cadeau ?

Pour Lina, Baptiste et Solène, le départ de leurs amis est très difficile. Les enfants se prennent dans les bras et pleurent à chaudes larmes. Ils s’offrent toutes sortes de cadeaux et de messages. Il faut dire que nous-même ne faisions pas les fiers. Le bus finit par s’en aller accompagné par les chants « comment ne pas te louer ! »…

Heureusement, dès le lendemain, nous les voyons courir dans la forêt continuer leur cabane, jouer avec les membres du foyer, comme si les choses étaient ainsi depuis toujours. Nous sommes soulagés de voir qu’après avoir bien profité de leurs amis, ils entrent de bon coeur dans cette nouvelle phase de notre année sabbatique.

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